Il a de la chance

Pierre Mestre, Orchestra

Fondateur inspiré d’Orchestra (mode enfantine et articles de puériculture) en 1995, Pierre Mestre aura tout connu en 25 ans. Une croissance en France et à l’international, la construction d’entrepôts logistiques dans le Sud (Saint-Aunès) et dans le Nord (Arras), une introduction en bourse, un mariage raté avec le groupe américain (Destination Maternity) spécialisé dans les vêtements pour femmes enceintes, et une lente asphyxie financière. Faute d’avoir anticipé la digitalisation et d’avoir dynamisé la gestion des stocks. Mais l’homme d’affaires, propriétaire du Domaine de Verchant (5 étoiles) à Castelnau-le-Lez, a décidément de la chance. Alors que son groupe vient d’être placé en redressement judiciaire, et qu’il semblait mis hors jeu, la crise actuelle a poussé les pouvoirs publics à assouplir les conditions de reprise d’un groupe par son ancien dirigeant, histoire d’éviter une vague de faillites. Du coup, malgré le passif financier d’environ 500 M€ qui plombe Orchestra, Pierre Mestre peut se porter candidat à la reprise d’Orchestra. Au grand dam du groupe saoudien Al Othaim, déjà actionnaire d’Orchestra, et également candidat.
Pourtant plus fragile financièrement, Pierre Mestre pourrait emporter la mise, en mode survivant, ce jeudi devant le tribunal de commerce de Montpellier. Alors que le groupe saoudien fait un pressing médiatique d’enfer (des appels presque quotidiens à la presse), le patron du Clapas la joue finaude. « Jeudi après 15h, je m’exprimerai, quel que soit le résultat. D’ici là, nous attendons la décision du tribunal », répond-il, rapidement et sobrement, par SMS. Pour l’Hérault Juridique et Économique, à lire ici et Les Échos, là.

Christine Téqui, Département de l’Ariège

L’élue PS s’inquiète de l’impact de la réforme de l’assurance chômage sur les travailleurs saisonniers. « On a connu une mauvaise saison d’hiver, et la saison d’été s’annonce compliquée. En demandant une période de travail plus importante, tous les droits des saisonniers seront mis à mal. Beaucoup vont basculer de l’assurance-chômage vers le RSA. C’est un transfert de fonds entre ce que doit assumer l’État et ce que le Département va assumer. Les rémunérations de certains saisonniers vont vite chuter. »

Éric Giraudier, CCI Gard

Santé financière recouvrée pour la CCI 30, avancée de la Maison de l’Entreprise à Nîmes, dispositifs d’urgence mis en place pour les entreprises en difficulté… Le patron de la CCI du Gard fait le point. Il s’agit d’aider les TPE et PME à accélérer leur transition numérique, devenue vitale : « cybersécurité, RGPD, rédaction de documents uniques, mise en place d’outils collaboratifs, accompagnement pour les commerçants via achat-gard.com, pour l’industrie via CCI Business… », détaille-t-il. À lire dans Les Échos, ici.

Municipales. Ça approche. Quoi ? Le 2^e tour des municipales, le 28 juin. En région, on peut remarquer que le scrutin des trois premières villes (Toulouse, Montpellier et Perpignan) est et restera très indécis jusqu’au bout. À Toulouse, après le retrait de Nadia Pellefigue (PS), vice-présidente de la Région Occitanie déléguée au développement économique, on se dirige avec un duel Moudenc (LR, maire sortant)/Maurice (Archipel Citoyen). Un sondage donne la gauche victorieuse, d’une courte tête. C’est toujours serré à Toulouse (cf. 2008 et 2014). Cela devrait aussi se jouer dans un mouchoir de poche à Perpignan, où un remake de 2014 est programmé, entre Louis Aliot (RN) opposé à nouveau à un front républicain mené par Jean-Marc Pujol (LR), après les retraits, la semaine dernière, de Romain Grau (LREM) et Agnès Langevine (EELV). Anticipant ce cas de figure, un sondage en février mettait Aliot vainqueur à… 51 %. À Montpellier, on se dirige vers trois listes : Philippe Saurel (DVG, maire sortant), Michaël Delafosse (PS/EELV) et Mohed Altrad (SE). D’éventuelles alliances de dernière minute ne sont pas exclues avant le dépôt des listes, ce mardi. Notamment avec le bloc très à gauche Clothilde Ollier-Alenka Doulain-Rémi Gaillard (27 % au premier tour en cumulé). Tous trois restés aux portes du 2^e tour, ils se sont alliés pour peser dans les négociations et essayer de jouer un rôle pour les 6 ans à venir.

Pas fan. « Je ne suis pas fan de l’argent du Moyen-Orient. » C’est la phrase qu’aurait prononcée le représentant du ministère public (parquet de Montpellier), le 26 mai lors de l’audience du dossier Orchestra devant le tribunal de commerce de Montpellier, selon des personnes présentes dans la salle. Deux offres de reprise s’affrontent, celle portée par le groupe saoudien Al Othaim et celle portée par Pierre Mestre, fondateur d’Orchestra. « On ne règle pas des problèmes politiques avec des hommes d’affaires, qui ne sont ni pire ni meilleurs en Arabie Saoudite qu’en France, déclare Maître Ralph Blindauer, avocat du CSE (favorable à une reprise par Al Othaim). La question de la reprise d’Orchestra, ce n’est pas la remise en cause du régime politique saoudien », attaque-t-il. Les propos ont été jugés « déplacés et très surprenants, de la part d’un représentant du ministère public, réagit Al Othaim. Nous sommes un groupe international, et n’avons pas à être réduits à notre nationalité », indique une source au sein du groupe saoudien. Les pressions vont bon train, alors que le délibéré doit être prononcé ce jeudi 4 juin.

Plan de plans. La Région Occitanie prépare plusieurs plans de soutien : « aéronautique, secteur habitat/BTP/construction, transition écologique et environnementale », égrène, le 28 mai, Olivier Sichel, directeur général adjoint de la Caisse des Dépôts, aux côtés de Carole Delga, présidente (PS) de la Région Occitanie.

Ville d’après. Les promoteurs immobiliers de l’Occitanie est ont profité du confinement pour réfléchir. Ce qui ne veut pas dire qu’ils ne réfléchissent pas en temps normal, ne me faites pas penser ce que je n’ai pas écrit. Parmi les thèmes traités : « Les villes moyennes : le vent en poupe ? », « Les métropoles : un développement remis en question ? », « Comment faire pour maintenir ou attirer des habitants dans ces métropoles ? », « La conception du logement bouleversée par le développement du télétravail », « Un appel au civisme renforcé dans les immeubles »…, et, sans surprise, « La pierre, une valeur refuge ». Une synthèse en open access, à lire ici.

Rudy le patriote. Quand on appelle l’agence du célèbre architecte Rudy Ricciotti (MuCEM de Marseille), la musique d’attente entonne… La Marseillaise. « Se battre contre l’enlaidissement des villes, des paysages, c’est aussi une manière d’être patriote, non ? », déclare d’ailleurs le Grand Prix national de l’Architecture 2006 dans la prochain magazine Signature de Profils Systèmes. En Occitanie, Rudy Ricciotti a notamment signé le bâtiment PGB 123 à Nîmes, le Pont de la République à Montpellier ou encore le Mémorial du Camp de Rivesaltes.

Innovation (1/2). reCOVery, un robot de désinfection des surfaces et de l’air ambiant, made in Gard. Testé pour la première fois le 25 mai, cette solution anti-Covid pourrait être commercialisée rapidement. Créé par un collectif d’entreprises innovantes (Innowtech, Fadilec Groupe et Sirea), ce robot doit répondre aux besoins d’aseptisation des locaux à usages médicaux, professionnels ou destinés à accueillir du public. À lire dans Les Échos, ici.

Innovation (2/2). Santé, Civic Tech, Gov Tech, Deep Tech, services, smart city et mobilité… C’est les secteurs ciblés par le concours ‘French IoT’.

Utile. L’agence régionale de développement économique Ad’Occ (Occitanie) a fait appel à la start-up Appvizer (Montpellier) pour identifier des solutions logicielles pertinentes pour accompagner les TPE dans la digitalisation de leurs usages. Ce rapport permet de comparer 30 solutions logicielles permettant de couvrir 80 % des besoins d’une petite et moyenne entreprise digitalisée. Le rapport à lire ici.

Croix de fer. Après avoir été sciée à sa base et vandalisée, dans la nuit du 10 mai, la symbolique Croix du Pic Saint-Loup, qui est devenue davantage une boussole pour les Héraultais qu’un signe religieux, a été hélitreuillée le 20 mai par la compagnie d’hélicoptères Héliteam. Le levage de cette pièce en fer de 700 kilos et 9 mètres de haut s’est bien déroulée. Le film à visionner ici.
La croix est désormais en phase de restauration au sein d’un atelier de la région. Fin juin, Héliteam effectuera le levage de la nouvelle croix, restaurée, en vue d’être refixée et ressoudée au sommet du Pic Saint-Loup (658 m), accessible seulement par le sentier de randonnée ou par les airs.

Encore à Montpellier ? « Ah mais c’est encore à Montpellier ! » Petite pique pas méchante, prononcée spontanément (la phrase n’avait pas vocation à être entendue, magie des visios) par l’ami Gil Bousquet (La Dépêche du Midi), vendredi matin, en ouverture d’une visioconférence de la Région Occitanie sur le plan de relance de 14 M€ à la viticulture d’Occitanie. La veille, Carole Delga avait présenté, en visio, également depuis le site de Montpellier de la collectivité, la fonds local de solidarité (tourisme, commerce, artisanat) « L’Occal » (80 M€), avec la Banque des Territoires. Une phrase révélatrice. Car, en effet, qu’une visio ait lieu à Toulouse, Montpellier, Bagnères-de-Bigorre ou Palavas-les-Flots, on s’en fout un peu. Mais Toulouse a eu l’habitude pendant des décennies de régner en maître, démographiquement et économiquement, sur le territoire de l’ex-Midi-Pyrénées. Si la cité de Nougaro est et restera la capitale régionale incontestée, elle doit désormais composer, dans la nouvelle Occitanie, avec une autre métropole, Montpellier. Et ça, c’est nouveau. Que mes amis toulousains se rassurent : avec la possibilité de l’implantation, dans la Ville rose, du Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (à lire ici), Toulouse pourrait bien continuer à faire la pluie et le beau temps !

Emmanuel Macron s’entoure de 26 économistes pour penser l’après-crise. Je ne doute pas que ces éminents spécialistes, qui incarnent une élite presque radicale, sauront tracer une voie. Problème : très probablement, aucun d’entre eux n’a jamais établi un devis, ou relancé un client pour être payé. Pas de patron de PME, pas de commerçant, pas d’artisan, pas d’acteur de l’économie sociale, dans ce cénacle de 26. Pas de philosophe non plus d’ailleurs. Le monde ajusté (terme que je préfère au « monde d’après », très pompeux : on continuera à aller manger des frites au Mc Do) a besoin de toutes les sensibilités pour être bien dessiné.

« En période de crise ou d’incertitude comme aujourd’hui, je reçois de nombreux appels de sociétés qui veulent connaître les modalités pour faire appel à un indépendant expert en informatique ou DRH. On me demande de l’aide pour mettre en place une mission qui couvre rapidement un besoin, relance une activité, réorganise un service. »

Mirana Rama, responsable de l’agence de Montpellier du groupe RH Solutions, spécialiste du portage salarial.

Avec l’essor du télétravail pour les entreprises et l’autonomie recherchées par les salariés, les indépendants en portage salarial (près de 100.000 aujourd’hui, source : PEPS) deviennent un maillon important dans le rebond des entreprises.

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